الأحد، أكتوبر 22، 2006

LES MOTS

Les mots sont le mouvement , le modulo parfait du vertige et du vivant , il n’existe aucun patrimoine « génétique » à l’Homme qui est aussi absolu, aussi harmonieux , aussi parfait .Au commencement il y’avait le verbe , à tous les commencements aussi… « LIS » au nom de ton créateur, et une des plus belles civilisations de l’histoire humaine fût. Le verbe est au centre de notre existence , de toute existence , il est l’ennemi de l’horreur et de la folie , de l’oubli , de la mort , de la haine et déride les sentiments , les mots sauvent la vie et lui donnent une projection dans l’inconnu de cet infini suspendu à la course aveugle du temps qui passe.Le verbe est l’ordonnance médicale d’une donnée divine qui dépasse la fibre humaine, j’aime les mots comme le sein maternel et ma dévotion à leur magie tient de l’asile humanitaire , culturel et politique .Mon ivresse , ma démesure et ma laideur , mon joug , ma force et mon impuissance se joutent dans l’épanchement de leur carrousel , et ils me donnent l’impression de la légèreté des choses, de l’insignifiance des codes , du dérisoire des pouvoirs et de l’exégèse de la nécessité de vivre sa vie malgré tout , rien n’existe gratuitement , inutilement , tout est sujet à l’ambivalence , à l’aventure et à l’esquisse.Les mots me donnent ce droit de réponse qui définit ma liberté naturelle et surtout l’envie comme boire , manger , éjaculer , d’essayer de l’assumer , même si vouloir l’assumer dans mon pays peut me coûter cher , c'est-à-dire ma liberté de mouvement ,voire la lumière du jour ou tout simplement ma vie.Je pense souvent très fort à Mohammed ABBOU et je crois qu’il est libre dans son esprit et dans sa tête , en tous les cas bien plus libre que nous tous , l’"assumation" de ses désirs , de sa condition humaine , de son cri de l’intérieur de sa vision du bonheur individuel et temporel lui ont ouvert la porte d’une autre dimension , une dimension divine où les dissertateurs , les imposteurs , les morts-vivants , les bourreaux , les salauds , les tortionnaires , les cons , bref les malheureux et les ennemis du bonheur n’aborderont jamais.

Les mots sont la sève et la pérennité du genre lui l’a bien compris et s’est transpercé le cœur d’un incroyable rayon de soleil, vivre dans l’omission de cette évidence laisse la voie libre aux plus lourds stéréotypes, amalgames, sophismes et présupposés clôturant la pensée et la création mieux que ne le ferait la plus efficace censure disait à peu prés SARTRE je crois.Les mots de ABBOU je m’en souviendrais jusqu ‘à la fin de ma mort me furent donnés comme une offrande , comme un gage d’amitié et de fraternité , comme partager le pain et le sel. Ce sont des mots de reconnaissance et de voyage , ce sont des armes d’assiégés par le ricanement de la bête immonde , ils disent que les Hommes debout ne se couchent que pour mourir , ses mots au mérisme pourfendeur explosent la nuit , et ils ne sont pas dans le dogme sectaire et restreint de la bonne manière de penser ou de parler, ils sont hors de tout interdit , l’interdit est la pitance des bêtes domestiques.

Ses mots à lui disent , crient , que c’est aussi par les mots que s’affiche l’ euphémisation de nombreuses violences, notamment étatiques et dictatoriaux ; occultation des questions dites « mineures » comme le sexisme, l’homophobie, l’antisémitisme, l’islamophobie ; triomphe du racisme de classe et de la « guerre des civilisations ».C’est pour cela , pour lui , pour nos enfants et pour nous qu’on doit être vigilants et se méfier de l’emploi des mots, le mal est dans la perfection absolue pour leur perversion

Etre libre et c’est ce que j’ai appris de ABBOU c’est refuser la médiocrité , le superflu , c’est aussi vivre en harmonie totale ,avec rigueur avec son identité et choix , c’est aussi avoir mal aux autres , être l’autre et chercher l’équilibre entre les sens , entre les destinés , entre le possible visible , et ce qui pourrait être et advenir par la volonté des Hommes justes et bons.On ne peut se contenter de son petit confort , accepter d’être limité par le conformisme , l’unanimisme , la bonne créance et l’ordre établi aux barèmes des conjonctures , des reniements et des compromissions , devant la saleté et l’horreur on se renie , on choisit la mort et le déni , si on ferme les yeux , si on ne fait rien pour mériter l’honneur d’être , être tout juste un ÊTRE humain .Fermer les yeux et passer son chemin sur les choses mêmes simples qui brouillent les données du genre, n’importe où de n’importe quelle latitude , c’est accepter sa servitude , et la servitude c’est toujours la servitude à n’importe quel niveau , à n’importe quel degré .Tuer un seul homme c’est comme tuer l’humanité entière , humilier , exploiter , mépriser , dénigrer un seul homme , doit être aussi compris dans ce sens là , parce que le verbe , parce que les mots qui dans n’importe quelle langue ou dialecte, veulent toujours dire la même chose.Le verbe donne le sens des responsabilités , il éclaire les zones d’ombres et ridiculise les acquis , les cénacles et les tours d’ivoire , ainsi que la violence des armes , celle des lâches et des assassins , cette conquête sera une mise à mort pour la bête immonde , cette horreur qui se nourrit et se régénère comme un vampire glouton du sang de notre pays et de ses générations décimées et abruties par le dégoût de soi , le mutisme , le dérisoire et le renoncement. Oui le verbe donne l’unique sens à la vie qui soit vraiment et totalement déterminé et libre et ne hiérarchise pas, jamais.