Ma bête IMMONDE

Depuis vingt ans, deux ans avant ma naissance, elle était là la bête immonde, elle était aussi en nous depuis belle lurette, elle était en moi dans le fœtus de ma mère, je sais maintenant 18 ans après que je me suis libéré de ses incantations, parce que l’amitié, la fraternité, le groupe, le faire, le mouvement, l’inconsistance et même la démesure, qu’elle est implacable , que nos rangs sont disparates souvent puérils et que notre avenir n’a et n’aura rien à avoir avec une quelconque reconnaissance à ces opposants professionnels, la bête immonde c’est désormais la règle qui dérègle tout notre vie et jusqu’aux sentiment cachés, enfouis de notre mémoire collective. La bête immonde susurre, elle toute entière dans cette dictature qui n'a d'autres choix pour être, qu'en reniant nos choix à nous autres tunisiens d'être. Contre elle exigeons d'être, en premier lieu exigeons de nous même d'être pour la faire disparaître de nos tripes, nos neurones, nos calculs, nos désirs et nos rêves, et donner une mesure à sa haine, une visibilité à notre colère en fragilisant son olympe de papier, contre la Bête immonde si nous ne sommes pas, nous disparaîtrons. Je ne connais que la raison et la conscience qui ont le pouvoir de nous guérir et de l’ébranler, et Elle, Elle est la négation de tout cela. Je ne peux la frapper qu'avec ma volonté consciente. Mais ma conscience ne peut la toucher que s'il est pure, convaincue de nos vérités, car la bête immonde a le don d’ubiquité en Tunisie .Elle habite au fond de nos entrailles inconscientes. Et là bas on ne peut pas entrer. Là bas c'est fermé. C'est noir. C'est effrayant, nous sommes en quelques sortes nous autres tunisiens nos propres ennemis, ben Ali et sa maffia ne font que surfer sur nos bassesses.