FEMMES JE VOUS AIME
Entre les gesticulations dictatoriales qui naviguent à vue comme habitude, cette force brutale et destructrice est noyée jusqu’au cou dans ses contradictions, la récente affaire de M.MARZOUKI , de la chaîne de télévision qatari ELDJAZIRRA en sont une preuve éclatante mais plus encore , l’harcèlement sans nom sur la madone , une madone pur sucre et combattante des droits de l’homme en Tunisie , un exemple de passion d’amour pour son époux ABBOU, pour ses idéaux , pour ses principes , pour son pays , pour son amour et le père de ses enfants , son bel amour de courage et de bonté victime comme des milliers de tunisiens de la folie furieuse d’un système judiciaire qui est sous la botte des tribunaux militaires , des tribunaux de police et surtout des stratèges miliciens d’un parti unique , tous ces assassins hétéroclites , sicaires sortis des ténèbres du putsch du 7 novembre et plus loin encore , un champ de mines laissé en évidence par le colonialisme français , tous ces barbares liberticides ,qui en fait, n’ont qu’une existence plus que secondaire , ils ne sont que la voix de leur maître, leur cocher le grotesque et perfide Zinétron qui n’est que le représentant de commerce d’une très petite et médiocre oligarchie de droits commun.
Samia Abbou , puisque c’est d’elle qu’il s’agit ,dérange dictature et même beaucoup de carriéristes et de règles à calculer de notre camp de démocrates , elle est loin des mots d’ordre partisans , des cénacles et des courants , elle est totalement dans le mouvement résistant et authentique de la république et la citoyenneté , une sorte de Jeanne d’arc qui a la foi en l’Homme tunisien avec ses complexités , et la Tunisie avec ses différences , acharnée à défendre son amour pour l’amour de tous les tunisiens , c'est-à-dire de la Tunisie éternelle , elle est debout quand la plus part des autres se sont couchés ,elle rayonne et brille mére courage quand la frilosité nous gèle tous tout autant que nous sommes dans le renoncement et les à priori , ABBOU dans son malheur a de la chance d’avoir pour amour en plus d’épouse fidèle et dur à cuir, cette merveilleuse JAZIA de nos bourgs , de notre Tunisie profonde souillée jusqu’à dans ses gerçures et ses remontées de fièvre.Comment face à cette Humaine et face à sœurs les filles voilées de nos universités , nos écoles , bref de nos rues et nos vies , ignorer encore le fait absolu que la femme tunisienne est l’avenir du pays , encore une fois la dictature et ses stratèges ont une guerre d’avance sur nous , ils l’ont vraiment compris et ont agis en conséquence .Ce n’est pas le voile de beaucoup de tunisiennes librement choisi , mais ces prétendues femmes démocrates exaltées par la suffisance et la facilité de l’imposture et de l’abdication, et ces mercenaires du nouveau désordre international qui réduisent les femmes tunisienne au silence et à l'invisibilité,ce sont eux aussi qui par des contradictions opportunistes et politiciennes ,par leurs dérives de bornés et de limitatifs , ennemis de la citoyenneté et de la vie qui dénigrent le génie des tunisiennes comme SAMIA ABBOU , sa famille et ses enfants et les jeunes femmes tunisiennes qui exigent l'exercice de toutes leurs libertés .Ce qui est le plus grave, le plus intolérable dans ce que j’ai vu et senti en Tunisie ces derniers jours , c’est l’évidence de cette pensée néfaste , ce tronc commun réactionnaire à l'ensemble de ces politiques inhumaines et de ces injustices : La dictature tunisienne de la domination , de l'exploitation, de l’oppression et de l’ethnocide. Celles de la défausse, de l’imposture, de l’opportunisme et de l’aliénation qui s'entrelacent inexorablement.
Femmes tunisiennes de tout bord , de toutes conditions , de toutes visibilité , femmes marchandises corvéables à merci dan les usines clé en main de la mondialisation, femmes soumises, travailleuses invisibles sans droits, femmes esclaves dans le nouvel Eldorado de la croissance spéculative, la Tunisie de ben Ali, femmes inféodées aux archaïsmes de la prostitution , à l’objet courtisan et condamnées au silence et aux négations , face à cette déferlante continue de crimes contre bien plus de la moitié de la population tunisienne, de dénégation des droits fondamentaux des tunisiennes à penser , s’habiller et aimer comme elles veulent, face au mépris et au sexisme éclatant ou rampant érigés en système juridique et constitutionnel par une tyrannie qui sape toutes les valeurs humaines d’une nation tunisienne qui agonise, qui peut encore prétendre que le combat des femmes tunisiennes est un combat dépassé , que leur liberté totale dans nos pensées , notre esprit , nos intellect , nos démarches , nos choix politiques et idéologique est la première conquête de nos prétentions démocratiques, Je suis de ceux des tunisiens, que des femmes comme l’immense SAMIA ABBOU , les filles voilées , les épouses des prisonniers politiques , leur grandeur , leur version extrême et sans calcul de l’amour et de l’honneur , nous donnent une raison de ne pas perdre espoir , leur combat me réconcilie avec mes racines et mon pays , leur combat est la conscience nationale que beaucoup ont floué dans de vains discours sans lendemain.
Parler de courage, c'est aujourd'hui dessiner le portrait véridique et clair de la Tunisie entière , de la majorité , très grande majorité des tunisiens laminés , acculturés par le viol des consciences et la violences des ténèbres , pour moi comme pour beaucoup de tunisiens ,l’engagement d’un homme comme Marzouki et ses amis , la femme tunisienne , les femmes comme SAMIA ABBOU et les filles voilées qui ne renoncent pas à leur choix , leurs principes et leurs idéaux c’est pour énormément cela le véritable visage d’une Tunisie qui n’abdique pas , une Tunisie martyrisée mais fière .Le déshonneur et la traîtrise sont planqués derrière un impressionnant appareils répressif , des centaines de milliers de nervis armés , pauvre chair à canon qui brandissent les baïonnettes et la mort contre les leurs , leurs parents , leurs frères , sœurs , voisins et amis , convaincre ceux-là de mettre crosse en l’air et de se dresser contre les traîtres irréductibles ? voilà un objectif noble pour les démocrates tunisiens , et qu’importe le coût, de toutes les façons toute la Tunisie va vers une mort certaine au pas forcé de l'éradicateur Ben Ali , autant mourir debout.
Les filles voilées qui au-delà du simple fait religieux, leur combat, que les cons dénigrent, reste dans l’acte citoyen, civique, l’acte de dignité et de résistance à la barbarie et l’horreur, il reste dans la symbolique d’une nouvelle ère qui accélère son histoire et force son destin. De quelles sources jaillit-il ce courage? Quels sont les éléments dont il se compose? Quels sont les degrés qu'il gravit dans une sorte d'ascension sublime? C'est là une sorte de « méditation » qui m’a semblé convenir mieux qu'aucune autre aux heures dramatiques que nous traversons, et répond simplement à l’attentisme des gisants et discoureurs.
Le courage! Il est partout aujourd'hui dans notre pays, et c’est pour la très grande majorité des cas, des femmes qui sont en première ligne, c’est un front où nos combattantes soutiennent avec un magnifique héroïsme une lutte de géants . Où leur devoir les plaçe, ces femmes ont su malgré tous les préjugés et les archaïsmes , comme la connerie a la peau dure et c’est bien la chose la mieux partagée du monde, elles aussi, dompter leurs nerfs d’une manière et d’un stoïcisme incroyable , une ferveur et une dignité incomparable, elles ont depuis longtemps échappé à l'emprise de la peur .Qui comme SAMIA ABBOU et les jeunes filles voilées menacées par l’ultime affront du viol sur leur personne ,la torture , la misère , la mort, ceux de leurs parents , enfants , mères et sœurs , rouées de coups , de crachats , isolées dans la solitude des pestiférées, au jour d’aujourd’hui représente l’honneur de notre Tunisie ? Je ne vois pas grand monde, les quelques hommes debout à côté de ces femmes subissent autant l’oppression de la dictature que les attaques perfides des opposants potiches, alimentaires, carriéristes. On voit aussi que quelques « représentantes » complètement décalées de la réalité des tunisiens en général qui défoncent des portes ouvertes et qui par leur dogmatisme et leur sectarisme jouent la même partition que la dictature. C'est donc, plus que jamais, le moment de parler de ce sentiment qui s'appelle: le courage, et celui de ces femmes tunisiennes doit être honoré et révélé au monde entier, c’est pratiquement en tant que démocrates la seule richesse que nous avons. Jamais ne se seront offerts à nous des exemples plus nombreux et plus éclatants pour fournir, au monde, à l’observateur, à l'analyste une plus riche matière.